Préquel Obscène : Ren Hang
L'art nous ne faisons pas que le créer, ici à Lazare, nos hordes de petites mains ont aussi des yeux, grands et curieux, et ils arpentent web et galeries pour y trouver de quoi se nourrir. La série des articles préquel se veut donc alimentaire. En lien avec le thème à venir, nous sautons sur l'occasion de vous faire découvrir des artistes qui sont déjà bien avancés sur leurs routes. Leur travail aurait pu être diffusé dans nos pages, mais pas cette fois, non, on se contentera de faire le relais, de eux à vous.
Quand je suis tombée la première fois sur le boulot de Ren Hang, je n’ai pas pu m’empêcher de lui trouver des airs de Terry Richardson, argentique flash dans ta gueule et nudité. Le gluant en moins, je crois.
J’ai hésité un moment avant de lier Ren Hang à notre sujet Obscène. Probablement parce que son travail ne choque rien en moi, ne vient pas gratter un vernis de bienséance. A vrai dire, je trouve qu’au travers de son approche très frontale du corps, où la peau se fait peu d’excuses, il s’aventure quelque fois sur un terrain entre la poésie et l’humour. Terrains dans lesquels, peut-être, j’ai rarement pu trouver l’Obscène.
Ren Hang est poête aussi, tout de mots chinois que je suis incapable de lire. Mais j’ai trouvé mon compte dans la géométrie de ses images. Dans la place qu’il laisse au jeu. Et quand je l’ai lu dans un interview dire, en parlant des corps « when you look at them, they look like they should be together »*, je me suis dit que ce type avait compris un truc.
*quand tu les regardes, on dirait qu'ils devraient être ensemble
Biographie
Né en 1987 à Chang Chun, dans la province de Jilin dans le nord-est de la Chine, Ren Hang est photographe et poète. Il vit et travaille à Pékin.
Son travail est délibérément provocateur, explicite et parfois trop controversé pour son pays où les codes sont très conservateurs de la société dans le domaine de l'art et de la communication. Ren Hang a été invité par l'artiste Ai Weiwei pour l'exposition de groupe "Fuck Off" aux Pays-Bas montrant la nouvelle vague de la scène contemporaine chinoise du 21e siècle.
Le travail de Ren Hang a été interdit dans de nombreuses galeries en Chine. Malgré cela, son travail a été largement diffusée en Russie, en Italie, en France, en Suède, au Royaume-Uni, en Autriche (source)
Jetables - Astropolis
Les appareils photos jetables paraissent joyeusement obsolètes à l'heure où l'on dépasse le milliard de smartphones vendus par an et que les entreprises qui dominaient le monde de l'argentique s'éteignent dans l'indifférence générale, soit. Mais le format se prête bien à arrêter le temps, saisir d'une rafale quelques mois, ou une soirée. C'est pour cela que nous vous proposons de vous en saisir, shooter, nous envoyer le résultat accompagné d'un texte présentant ce morceau de vie, de voyage, de quotidien, qu'importe. Seule consigne, toutes les photos doivent venir du même appareil jetable.
"Si j'ai tendance, depuis quelques années, à délaisser le numérique pour l'argentique, j'ai toujours un peu d'appréhension à amener l'un comme l'autre de mes appareils (ainsi que mon 50mm adoré) dans des épopées festives où je sais que les synapses chamboulées des autres comme de moi-même n'en font pas les lieux les plus surs du monde.
Abhorrant utiliser l'appareil photo de mon téléphone, dont les capacités techniques sont de toutes façons très limitées, c'est vers le jetable que je me suis tourné, y trouvant au final un certain équilibre entre le nombre restreint de prises de vues lié à l'argentique ainsi que le détachement lié au numérique (je me soucie moins de rater quelques photos sur une soirée au jetable que pour une pellicule).
Les images ci-dessus viennent de la 21eme édition du festival Astropolis, près de Brest, auquel je me suis rendu après avoir gagné deux places grâce à une radio locale. Après trois heures de route à travers les paysages sauvages de la Bretagne profonde et accompagné de mes fidèles acolytes, nous prenons nos marques sur le parking/camping imporivsé. Les premières bières se décapsulent, on retrouve du monde. Les portes ne s'ouvrant qu'à 22h, je profite de la luminosité restante pour sortir mon premier appareil. Une fois sur le site, j'arrête vite d'essayer de capturer les scènes chouettement décorées faute de lumières et me contente de prendre en photo les personnes qui m'interpellent autour de moi. La nuit avance, les grosses basses nous entourent, les sets de folie se succèdent, et mon premier appareil est terminé. Passablement éméché, je dégaine mon deuxième et poursuis ma quête de belles images de scène en scène (la notion de beau devenant relative proportionnellement à mon état). Le jour qui se lève aura raison de moi, ainsi que de ce second appareil que j'ai perdu dans les dernières heures d'obscurité. "
Thibault Engrenage
Thibault Engrenage
Le numéro de la peur.
NOTRE PROCHAIN THEME
L'Obscène
Envoyez vos participations avant le 5 août à contactezlazare@gmail.com
Les invités du #MYTHE
Pour notre troisième numéro nous avons eu la joie d'accueillir dans nos pages ces gars-là.
Elena Moaty
http://www.elenamoaty.com/
http://elenamoaty.tumblr.com/
Sir Sailor Eleven
Playlist #2 : Nowhere to go.
On a composé pour vous une petite playlist, pour patienter entre la sortie du prochain numéro et l'été qui arrive à grand pas.
Bonne écoute à tous et passez une bonne journée !
Léa Curtis.
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